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Vers quelle évolution personnelle après la crise

Avant même que de vouloir imaginer une évolution radicale après cette crise, dans le sens de parvenir en un éclair de prise de conscience, à révolutionner le principe économique et sociétal, il n’en reste qu’en priorité nous nous serons donnés les moyens (ou pas) de vivre notre propre révolution par le respect de l’être que nous sommes. C’est selon cette première condition qu’il est utile de parler d’un avant et d’un après, avec l’idée de se demander “jusqu’où j’en étais parvenu dans ma façon de vivre”, et “qu’est-ce que je veux maintenant parce que c’est important et essentiel pour moi” ? C’est cette remise en question personnelle qui nous engage à changer individuellement, et qui peut permettre dans un deuxième temps de s’investir dans un plan de changement collectif.

A nous explorer, nous ne trouverons pas le temps long

Combien de fois nous sommes-nous plaint de n’avoir un moment pour soi, pour se poser et penser, pour faire le point, pour prendre de la hauteur, évaluer, se recentrer, décider et agir pour soi ? C’est le moment d’utiliser à bon escient toutes ces heures qui sont là, à disposition. Et donc, plutôt que de trainasser et d’errer des heures durant, devant les écrans ou dans des pensées tournantes d’ennui et de frustration, remplissons cette liberté qui nous est donnée, à explorer notre chemin et les fondamentaux de notre Etre. Et si entre télétravail, suivi des enfants et organisation du confinement, vous avez le sentiment d’être encore totalement submergé, provoquez ce rendez-vous avec vous-même. Vous méritez aussi d’avoir une place dans cet agenda surchargé. Il n’y a que vous qui puissiez le décider et le réaliser.

Vers quelles mauvaises habitudes je me suis laissé dévier

A force de devoir avancer trop rapidement, d’être pris par des horaires et une organisation contraignants, que sont devenus les principes naturels de bonne vie ? Je ne parle ici de la bienséance ou des bonnes manières. J’évoque les incontournables règles d’hygiène et de respect de l’Etre que nous sommes, précieuses au point de sauvegarder notre santé physique et psychologique. Ce “pas le temps” qui nous a fait basculer dans la nourriture rapide et souvent industrielle ; ce trop vite qui nous a souvent invité à grimper dans nos voitures alors qu’il aurait suffit souvent d’investir quelques minutes pour faire un aller-retour à pieds et ainsi donner l’opportunité à notre corps d’être en mouvement. Ces frustrations sourdes et le sentiment de vide en nous, qui nous poussent à l’addiction du trop consommer et du tout vouloir tout de suite. Comme si AVOIR allait calmer et soigner l’ETRE en souffrance… Qu’avons-nous fait de ce besoin primitif d’évoluer et d’être en contact avec la nature ? Nous en faisons partie intégrante. Qu’avons-nous fait de nos rêves ? Où en sommes-nous de nos valeurs et nos besoins essentiels ?

Nos valeurs : cette colonne vertébrale

Imaginez que chacune de vos vertèbres représente un critère, une de vos valeurs fondamentale. Dans quel état êtes-vous ? Un être parfaitement aligné, debout et droit ? Ou souffrez-vous de scoliose et avez perdu votre verticalité, à force d’avancer à côté de qui vous êtes, à force de renier et d’ignorer ce qui est important pour vous ? Qui êtes-vous … non pas celui ou celle que vous êtes devenu(e) en vous laissant mener dans ce monde du trop rapide, du paraître, et du trop d’exigences… Non, la question est plutôt “Qui suis-je depuis mon début ? Qu’est-ce qui est fondamental pour moi ?”. Tant de questions pour lesquelles nous pouvons tous en ce moment, investir une ou deux heures de nos journées ou soirées. “Qu’est-ce qui est essentiel pour moi et que j’aie laissé par la force des choses, sur le bas côté ? Quelles sont les valeurs que j’ai laissées pour compte et en le faisant, qui provoquent en moi des manques, des frustrations, de la nostalgie et même de la tristesse ?”.

Comprendre ses vrais besoins – évolution après crise

Au delà des besoins vitaux comme manger, boire, éliminer, respirer, dormir, et au delà de nos besoins fondamentaux comme ceux de se sentir en sécurité, d’être considéré, apprécié, aimé, de ressentir l’estime de soi, de se réaliser et de se sentir en appartenance  … – ce qui est déjà énorme, allez-vous me dire – … Oui ! mais dans tout cela, identifiez ce qui fait sens avec votre réalisation, non pas vos réalisations pour avoir, mais votre réalisation pour être. Tout ce qui fait sens entre contribution à un projet et élévation de votre être, ou élévation du collectif. Tout ce qui fait sens entre ouverture et recentrage vers votre essentiel. Tout et uniquement et avant tout, ce qui vous anime parce que cela répond votre sens profond. Observez combien régulièrement vos émotions négatives vous transmettent des indicateurs à propos de vos valeurs bafouées et des manques que cela provoque. Observez les besoins qui sont révélées derrière vos émotions. Prenez le temps de les comprendre et les transcrire.

La réponse de l’évolution est en soi

Nous sommes tellement sollicités à l’extérieur de nous-même ou pris dans des schémas de dépendance que notre réflexe est d’aller chercher ou attendre que la réponse à nos besoins vienne de l’autre, de la société, d’une situation particulière, voire d’un miracle attendu. Notre résistance au “subir” est à toutes épreuves alors que bien souvent la clé réside dans l’agir pour sortir du subir… Pour sortir du subie, certes, mais surtout pour se donner l’opportunité de s’orienter vers soi, pour maintenir droite sa colonne vertébrale et s’épanouir pour ce qui fait sens, pour soi. Alors évidemment, viennent s’affronter les peurs, la rupture des habitudes, le détachement de la facilité, l’angoisse de la nouveauté, la terreur face à la notion de “perdre” même si derrière se trouve l’opportunité de “gagner”. Franchir le pas d’une porte à l’autre, nécessite de savoir en fermer une pour ouvrir la suivante. Personne ne peut agir pour moi, à ma place et vivre l’expérience par procuration. évolution après crise

Et si l’après passait par mon engagement à me respecter

Ces quelques heures investies à me retrouver, à mieux me connaitre et me comprendre, à évaluer mes manques et mes potentiels… tracent l’évidence du changement à installer, et de l’engagement qui le permettra. Quelle est ma vision ultime, mon grand projet parce que c’est moi,… Quelle est mon identité, cette femme, cet homme, cet humain que je veux être … Quelles sont les valeurs qui m’animent et que je veux défendre à chacune de mes décisions ? Quelles sont mes croyances, non celles qui m’ont été inculquées, mais celles qui me correspondent et qui font sens avec mon monde ? Quels sont mes compétences, mes capacités, mes talents que je veux mettre au service de ce qui m’est précieux ? Comment je veux encore m’ouvrir, m’améliorer, évoluer, apprendre pour aller dans ce sens ? Quelles sont mes nouvelles règles de vie, l’environnement dans lequel je veux évoluer, la qualité des relations que je veux vivre ? A quelle noble cause je veux participer ?

Autant de questions qui animent, qui encouragent, qui motivent et m’engagent à respecter la projection et le fonctionnement qui vont avec mon programme originel. Il est encore temps de se donner une nouvelle chance, à moi et au tout.

© Geneviève Krebs, 4 mai 2020  évolution après crise