Mes parents me considèrent encore comme un enfant

Il arrive qu’à l’âge adulte, le simple fait de retourner dans la maison familiale, d’être autour d’une table avec sa famille ou tout simplement d’être au contact de l’un de ses parents pour que vous vous sentiez comme un enfant, à moins que vous ayez cette sensation d’être traité comme si vous aviez dix ans ! Comment sortir de cette situation très inconfortable et parfois blessante de se sentir considéré comme un enfant ?

Agir comme un adulte

Si vous souhaitez vous affirmer en adulte et être considéré tel quel, adoptez la position d’adulte avec vos parents et aussi vos frères et sœurs s’il y a lieu. L’état « adulte » soit se vivre pour être reconnu. Un des signes que votre parent vous considère comme un adulte est sa capacité à vous demander conseil, ou vous modéliser. Un autre indicateur de cette maturité réside dans le fait de vous laisser votre libre-arbitre, en faisant confiance en vos capacités et en les valeurs que vous portez.

Agissez, informez … et tant pis pour l’approbation

Courir après la reconnaissance et l’approbation de ses parents et des siens en règle général est uniquement là pour se rassurer d’être apprécié et de se sentir être une personne qui a de la valeur. Déclarez et informez à propos de vos projets (si vous avez envie ou besoin de le faire), et gardez votre libre arbitre peu importe l’avis qui vous est donné en retour. Restez loin de la culpabilité d’avancer dans votre direction alors que vos parents ou votre famille emprunterait une autre voie.

Ecoutez le conseil

Que vous l’ayez demandé ou qu’il arrive gratuitement, le conseil du parent ou du grand frère ou de la grande sœur, n’a valeur à l’âge adulte que d’apporter leur vision des choses et non d’être un ordre ou une consigne à suivre absolument. Restez aligné par rapport à la décision que vous aviez prise, surtout si elle est en cohérence avec qui vous êtes et le chemin que vous avez envie de suivre. Prenez dans les conseils qui arrivent, uniquement ce qui peut enrichir votre une remise en question, car fait sens.

Assumez vos responsabilités

Faites le point par rapport aux questions suivantes : « A qui je dis quoi ? » et « A qui je demande quoi ». Même si la famille et en l’occurrence ses parents devraient être le noyau de confiance vers lequel se retourner en cas de besoin, prenez bien conscience du pouvoir que vous remettez entre leurs mains en posant une confidence, en parlant d’un échec ou en demandant de l’aide. Certains parents savent être présents et ouverts tout en restant à la marge, alors que d’autres en profitent pour vous considérer comme un être dépendant, infantile et redevable.

Soyez autonome

C’est à vous de vous maintenir en sécurité, d’assumer vos responsabilités et de résoudre vos problèmes. Remettre les situations que vous vivez entre leurs mains, c’est revenir à nouveau à l’état d’enfant. L’expérimentation vous apporte la prise de conscience de votre valeur et de vos capacités. Elle vous aide à être créatif et à trouver la meilleure voie pour atteindre vos objectifs et trouver des solutions. Etre autonome c’est s’apporter la sécurité dont on besoin pour se sentir serein, c’est aussi l’expérience qui permet d’apprendre, de s’améliorer et de se sentir fier de soi. Rien ne vous empêche ensuite, une fois l’expérience assumée, et si vous en ressentez le plaisir, de partager votre expérience avec votre parent.

Lâchez ou transformez votre histoire d’enfant

Si votre histoire d’enfant a le goût de l’abandon, du rejet ou encore de l’humiliation, alors il est temps en tant qu’adulte de reprendre le pouvoir à vous, en vous investissant sur la réparation et l’accompagnement de votre enfant intérieur blessé. Vos parents d’aujourd’hui ne pourront plus réparer quoi que ce soit, puisque c’est le petit en vous qui souffre. Vos parents d’antan ne sont plus là. Comprenez votre histoire et la colère ou la tristesse que vous ressentez ; Reconnaissez vos souffrances et le rôle que chacun a joué dans le passé, et relevez-vous de ce comportement de victimisation qui vous retient dans un état infantile ; Définissez vos règles du jeu et vos limites. Apportez-vous les enseignements qui ont du sens et qui vous élèveront. Accordez-vous d’être qui vous êtes ; Vivez votre vie. Affirmez-vous avec dignité. Soyez le gardien de l’être que vous êtes en vous réalisant et en oeuvrant pour ce qui vous épanouie. Choisissez de troquer le combat pour une vision vers la sérénité de votre être.

Et si possible, pardonnez à vos parents

Se sentir Etre un adulte face à ses parents, c’est peut-être aussi avoir pris ce recul (quand c’est évidemment possible, selon la gravité de vos traumas), pour comprendre qui étaient vos parents à l’âge de votre enfance, et l’environnement et les circonstances qui les ont amenés à agir de la sorte avec vous. Il ne s’agit pas de les réparer ; C’est impossible. Il ne s’agit pas non d’avoir le sentiment d’agir pour eux et de leur faire le cadeau que de s’intéresser à les comprendre… C’est à vous que vous faites le cadeau de vous libérer de leur emprise, de leur violence ou du sentiment d’insécurité et de culpabilité qu’ils suscitent. Parfois ce travail se fait naturellement en devenant soi-même parent et en découvrant que la tâche est parfois simple et parfois entachée des états émotionnels du moment. Parfois ce travail a besoin d’une aide extérieure thérapeutique pour traverser l’œil du cyclone qui mène à la transformation de soi. Parfois c’est un travail que l’on mène en solitaire et qui peut durer toute une vie.

 

La relation parent-enfant adultes se pose une fois que les blâmes sont levés, qu’il s’agisse de l’enfant vis à vis de son parent ou l’inverse. Aucun respect et attitude digne ne peuvent être vécus si chacun s’accroche aux blessures passées, à la culpabilité ou à la culpabilisation. Soldez les dettes créées par l’histoire, soit en assumant soit en les levant. Libérez-vous du système de sacrifice ou d’esclavagisme que vous vous êtes collé à la peau, pensant que vous n’en faites jamais assez pour les satisfaire. La grande porte de la prison dans laquelle vous vous êtes enfermé par la culpabilité de ne pas être à la hauteur, vient de s’ouvrir. Considérez que vous avez fait votre peine et commencez à vivre votre vie d’adulte dans le respect et la considération de votre personne.

 

©Geneviève Krebs, psychopraticienne en thérapies brèves, spécialiste de la dépendance affective et des blessures d’abandon, de rejet et d’humiliation. Auteure de 14 livres dont « Dépendance affective », bestseller paru chez Eyrolles et « L’enfant intérieur blessé : 10 étapes pour devenir son parent réparateur », chez Eyrolles également.

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