indigne

D’où vient cette sensation d’être indigne ?

Se sentir méprisable et indigne est la maltraitance la plus violente qui soit, de soi envers soi. Mais personne n’arrive là par hasard. Ce ressenti n’est certainement pas critiquable, d’autant plus qu’il fait souffrir. Derrière, il y a toute une histoire, un vécu et surtout un déclencheur basé sur un fait réel ou supposé qui a fait basculer, à l’époque, cet enfant dans la conviction d’être coupable de ne pas être digne d’avoir l’amour des siens ou surtout d’une personne en particulier.

Si l’histoire de votre naissance a été particulièrement difficile pour une raison ou une autre… alors revisionnez-la, rejouez dans votre imaginaire et peut-être vos ressentis si vous parvenez à aller jusque-là, ce que votre maman ou vos parents vous ont raconté de votre naissance ou du moment où vous étiez encore dans le ventre de votre mère. Entendez les pensées du bébé ou du petit enfant que vous étiez, quitte à vous y reprendre à plusieurs fois si vous n’y parvenez pas tout de suite, et prenez la mesure de ce qu’il ressentait. Entendez ce dont il avait besoin à ce moment-là… Et entrez dans la scène comme pour venir réparer, pour venir prendre soin de lui, pour répondre à ses besoins, pour le rassurer, pour le cajoler et lui apprendre et lui assurer que vous êtes ensemble, à partir de maintenant et pour toujours. Et que s’il y a bien un être qui a de l’importance et qui est précieux pour vous, avant tout, c’est lui. Vous êtes là pour lui. Sentez l’amour qui se diffuse entre votre bébé intérieur et vous, adulte. Rendez-lui visite chaque jour… car n’est-ce pas… il ne vous viendrait même pas à l’idée de ne pas dire bonjour à votre enfant (en tant que parent) ou de discuter avec lui pour lui expliquer et apprendre certaines choses, ou le rassurer, et aussi rire et jouer. Votre enfant intérieur est la partie de vous qui anime vos émotions et aussi votre part créative et joyeuse. Invitez votre enfant intérieur à innover et créer avec vous. Nos idées géniales viennent souvent de lui ! Votre connexion va vous faire ressentir une plénitude… si bonne à vivre !

Pour vous, qui peut-être vous sentez encore bloqué à ce stade par votre sentiment de vide, d’abandon, posez-vous les questions suivantes :

Combien de temps avez-vous passé dans votre vie à vous répéter cela : « Je ne mérite pas », « c’est normal que tout cela arrive », « jamais personne ne voudra de quelqu’un comme moi », « mieux vaut que je reste seul », etc.

Combien de temps voulez-vous que cela continue comme cela encore ? Savez-vous que vous pouvez changer votre façon de penser, et magnifier la belle personne qui est en vous, à commencer par tendre la main à votre enfant intérieur.

  • Continuez à observer vos culpabilités depuis l’enfance, et aussi vos regrets, remords, trahisons. Levez vos hontes, partout là où sur votre parcours vous sentez que vous n’êtes pas fier de vous, là où vous vous êtes senti montré du doigt, jugé. Observez votre sentiment d’injustice qui s’estompe jusqu’à l’acception de la transformation.
  • Observez à partir de quand…
  • … je me suis senti inférieur, pas à la hauteur, indigne
  • … j’ai décidé inconsciemment de me shooter dans le pied, d’échouer, d’être mon propre ennemi… et donc décidé de ne pas m’aimer
  • … j’ai pris le chemin le plus pratique de me dire « c’est comme cela, je n’y peux rien … je dois faire avec »

Savez-vous qu’il est impossible d’aimer et de recevoir de l’amour si l’on est persuadé de ne pas être digne de recevoir de l’amour ou qu’il est trop tard ? Il est toujours temps de se mettre en route pour autre chose et de se récupérer. Il est toujours temps d’éviter qu’un jour, tout cela ne sera plus la faute au passé, mais à sa procrastination, à son schéma de fuite et à l’évitement de se prendre en mains.

Pour suivre, je vous donne à méditer sur cette déclaration de Virginia Satir, psychothérapeute américaine.

« Je suis moi. »

« Dans le monde entier, il n’y a personne d’autre exactement semblable à moi.

Tout ce qui vient de moi est authentiquement moi
parce que moi seul(e) l’ai choisi.

Je possède tout ce qui me constitue : mon corps, mes sentiments, ma bouche, ma voix, toutes mes actions, qu’elles soient pour les autres ou pour moi-même.

Je possède mes fantasmes, mes rêves, mes espoirs, mes peurs.

Je possède mes triomphes et mes succès, tous mes échecs et mes erreurs.

Parce que je possède tout ce qui est moi, je peux me connaître intimement et, ce faisant, je peux aimer qui je suis et être ami(e) avec moi,
avec chaque aspect de moi.

Je sais qu’il y a certains aspects de moi-même qui me rendent perplexe, et d’autres aspects que je ne connais pas, mais tant que je suis bienveillant(e) et aimante(e) envers moi-même, je peux avec courage et espoir chercher des solutions à mes énigmes et des moyens d’en savoir davantage sur moi.

Quelle que soit mon apparence, quoi que je dise ou fasse et quoi que je pense ou ressente à un moment donné, c’est authentiquement moi.

Si, plus tard, des aspects de ce qu’on a pu voir ou entendre de moi, de ce que j’ai pensé ou ressenti s’avèrent ne plus m’aller, je peux me débarrasser de ce qui ne me va plus, garder ce qui me convient et inventer quelque chose de nouveau pour remplacer ce que j’ai écarté.

Je peux voir, entendre, ressentir, penser, dire et faire.

J’ai les outils nécessaires pour survivre, être proche des autres, pour être productif(ve) afin de donner un sens et un ordre au monde des gens et des choses à l’extérieur de moi.

Je me possède, et par conséquent, je peux me réaliser.

Je suis moi et je suis bien. »

Virginia Satir, 1975

Posez vos ressentis et nouvelles décisions, suite à cette lecture méditative.

©Geneviève Krebs, auteur du bestseller “Dépendance affective : six étapes pour se prendre en mains et agir“, et ici extrait de “Combler ce vide en moi”, tous deux parus chez Eyrolles.