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La dépendance affective (1/2) Tous des mendiants de l’amour ?

Interview de Marie-Charlotte Laudier, RCF le 19/11/2020 à 17:43 Modifié le 20/07/2021 à 10:04

La dépendance affective est une façon de vivre ses relations amoureuses sur un mode passionnel. Où puise-t-elle ses ressorts? Pourquoi des actes forts sont nécessaires pour s’en débarrasser?

“Tant qu’l’amour innond’ra mes matins / Tant que mon corps frémira sous tes mains / Peu m’importe les problèmes / Mon amour puisque tu m’aimes / J’irais jusqu’au bout du monde / Je me ferais teindre en blonde / Si tu me le demandais…” 

Dans “L’Hymne à l’amour”, Édith Piaf chante la passion, la fusion, l’absolu, le sacrifice. En bref, tous les ingrédients de la dépendance affective. Vivre ses relations amoureuses de façon passionnelle a quelque chose d’exaltant : mais s’il est question de dépendance, est-on encore libre d’aimer ? Que cherche-t-on à fuir en soi lorsque l’on s’attache un peu trop à l’être aimé ? Avec Geneviève Krebs, auteure du bestseller “Dépendance affective – Six étapes pour se prendre en main et agir” (éd. Eyrolles) on tente de comprendre pourquoi il est nécessaire de sortir de la dépendance affective, et comment y arriver.

“On est un petit peu tous dépendants affectifs”

“On est un petit peu tous dépendants affectifs, prévient Geneviève Krebs, pour la simple et bonne raison qu’on a des peurs à affronter dès notre naissance, qui sont la séparation, la peur de l’abandon, du rejet, etc.” La dépendance affective, on en souffre donc tous à des degrés divers.”

Qu’est-ce que la dépendance affective?

Chez ceux qui en souffrent le plus – mais “ça n’est pas une maladie, c’est un trouble”, précise la psychopraticienne en thérapies brèves – il y a “un manque sévère de sécurité”, une “incapacité à voir sa valeur” et l’idée que l’on est ni “capable” ni “aimable”. Sans cesse en demande, la personne dépendante affective éprouve un besoin fort d’être “rassurée”, “appréciée” et “aimée”. Elle se trouve finalement “à la merci de l’extérieur”. Cette “peur immense et constante de perdre l’autre et donc sa sécurité” peut s’exprimer au sein du couple, mais aussi en famille, en amitié et même au travail.

Réseaux sociaux et dépendance affective : attention danger !

Pour ceux qui souffrent de dépendance affective, qui éprouvent ce vide intérieur et cette insécurité permanente, les réseaux sociaux sont un véritable piège au sujet duquel Geneviève Krebs tient à nous alerter : “Il y a vraiment danger de faire de mauvaises rencontres et de développer une addiction à cette vie virtuelle !”

S’ils représentent en effet une instance de validation de soi auprès des autres, et “un moyen de combler le vide”, les réseaux sociaux sont aussi un lieu où l’on s’expose “à la malveillance et à la perversion”. Où l’on est une proie pour les manipulateurs pervers ou destructeurs.