Dépendance affective libre. « La croissance et le changement peuvent être douloureux, mais rien n’est plus pénible que de rester coincé quelque part
où tu ne veux plus être. »
#citation de Mandy Hale
Sortir de la dépendance affective permet une renaissance et une chance de pouvoir reconstruire sa vie avec respect de soi ; la démarche du travail sur soi dans le monde professionnel ou personnel permet de trouver et prendre la place qui est faite pour soi. À partir de là, la personne sait reconnaître ses compétences, sa valeur et ses talents, et les mettre en œuvre pour réussir ses projets et aboutir avec succès aux objectifs fixés. Avec la confiance retrouvée, tout est forcément plus simple, y compris dans la communication et les relations humaines. L’affirmation de soi est la clé pour vivre l’épanouissement. Mais ce n’est pas aussi simple.
Le dépendant affectif ne sait que s’orienter vers l’écoute de l’autre. Il fait le maximum pour l’autre, afin de se sentir aimé et apprécié. Étant tellement focalisé sur le besoin de l’autre, ses besoins sont occultés : il n’est plus à l’écoute de lui-même, ne prend plus en compte les signes physiques qui lui indiquent qu’il tire sur la corde, ne se respecte plus dans son intégrité et abandonne ses rêves et envies. L’important étant que l’autre soit heureux et donc reconnaissant de tout ce qui est fait pour lui… avec évidemment, un désir et une attente secrète et immense : pourvu qu’il m’aime !!!
Je sors de ma zone de sécurité dépendance affective libre
Le travail pour changer et sortir de la dépendance affective consiste donc à réapprendre à identifier ses besoins, sauf celui d’être à tout prix avec l’autre. L’enjeu consiste à apprendre à être soi (ce qui sous-entend réapprendre à se connaître). Et en étant soi, à apprendre à être avec l’autre, tout en se respectant soi-même et en respectant l’autre, dans ce qu’il est, dans ce qu’il projette pour lui comme évolution et rêves.
Le dépendant affectif ne sait pas demander, ni refuser, ni critiquer, ni poser un avis contraire, et encore mois dire « non ». Il a trop peur du rejet et de l’abandon. Il va falloir apprendre à faire tout cela ! Oui, j’imagine votre réaction… Quelle horreur ! Quel risque ! Et que vont penser les autres ?
Oui vous aurez peur au début de vous affirmer, tant le regard de l’autre (ou des autres) sera terrifiant pour vous. Oui, vous prendrez le risque de vous dévoiler et aussi de déplaire. Mais rassurez-vous, une divergence d’opinions n’a jamais séparé un couple d’amis ou d’amoureux. Bien au contraire, la discussion et la communication renforcent les liens de la relation. L’affirmation permet de mieux comprendre et se faire comprendre. L’affirmation donne du sens à un projet de couple ou un projet d’entreprise. C’est un atout précieux.
À retenir
Le processus de succès pour sortir de la dépendance affective libre
observer – évaluer – comprendre – s’engager en s’affirmant en agissant – évoluer – être libre.
Ces différentes phases que je viens de vous expliquer correspondent au travail de fond qui vous amènera vers votre libération du schéma de dépendant affectif. Il vous faudra certainement reprendre chaque étape plusieurs fois et persévérer dans le temps. Ce sont les expériences de vie qui vous mèneront tout doucement vers l’autonomie et la maîtrise de vous-même et de vos pulsions. Vous sortirez de vos peurs lorsqu’au fur et à mesure des expériences vous vous rendrez compte que tout va bien, que même à rester seul et à faire autrement, la vie est intéressante et peut apporter du calme. Vous noterez aussi que de tout faire pour être avec l’autre et tant faire pour avoir un retour d’attention, n’apporte qu’un amour artificiel. Il est même à parier que votre compagnon de vie se sent mieux et exprime par lui-même les sentiments qu’il vous porte, si vous lui laissez la place et l’opportunité de le faire en toute liberté et envie.
Un dépendant affectif n’est pas forcément en ménage avec un pervers. Si ce couple infernal est courant, il n’en reste que de belles rencontres peuvent aussi se faire. Mais pour mettre toutes les chances de votre côté, si vous êtes dépendant affectif, travaillez sur vous. Sortez de ce schéma qui peut tout détruire.
De la même façon, dans le monde professionnel, observez qu’en sortant de la dépendance affective, le courage que vous aurez de vous affirmer, et l’autonomie que vous aurez acquise pour bien mener vos projets, vous mèneront vers le succès et l’épanouissement. Si vous n’avez pas le courage de parler de la situation que vous vivez sur votre lieu de travail, ou pensez que vous serez mal jugé, ou mal évalué à cause de ce que vous pensez être une faiblesse, alors il est possible d’aborder une démarche d’accompagnement individuelle et personnelle.
Le travail sur soi en entreprise apporte aussi des bienfaits dans les autres domaines de vie. L’introspection n’a pas de frontière. Un problème professionnel peut cacher un problème privé et personnel et inversement. Tout le monde est gagnant !
J’identifie mes derniers blocages
Peut-être avez-vous déjà pris conscience de bien des points par rapport à votre fonctionnement, ou en rapport avec différents domaines de votre vie, et que l’envie de changer, de modifier les choses est là, mais vous vous sentez comme au bord d’un précipice. L’envie de sauter vers le changement, mais un blocage qui reste encore présent.
Avant toute chose, vous devez prendre la décision, maintenant, de vouloir tout entreprendre à votre niveau pour sortir de la dépendance affective. Si vous sentez qu’une partie de vous fait blocage à ce choix, posez-vous encore un instant et comprenez.
J’ai souvent remarqué que lorsqu’une personne vit une situation qui ne la satisfait pas et pourtant ne fait rien pour en sortir, c’est qu’il existe inconsciemment un bénéfice à rester dans ce vécu, malgré le négatif constaté. Alors, quel est ce bénéfice pour vous ? Trouvez-le. Soyez suffisamment honnête avec vous-même pour avouer que votre façon de fonctionner, ou ce que vous vivez dans votre vie, a l’avantage de vous permettre soit d’atteindre un but, répondre à un besoin ou vous éviter quelque chose. Seul vous, avez la réponse. Trouvez-la, c’est important pour réussir, car tout ce qui se cache comme bénéfice, vous aurez à en tenir compte dans le travail à faire sur vous. Je vous conseille d’ores et déjà d’ouvrir un cahier et de prendre des notes. Cette noble matière offerte par votre inconscient est l’ingrédient de base dont vous aurez besoin par la suite.
Passer à l’action
J’y crois !
Il vous faudra vous reconnecter à l’espoir et la détermination de façon régulière pour réussir. Voici quelques phrases à relire régulièrement pour ne pas flancher dans votre objectif !
- La magie opère lorsque l’être est dans sa vérité.
- Ne vous racontez pas d’histoires.
- Soyez honnête avec vous-même, sinon le changement ne reposera sur rien de concret.
- Mettez toutes les chances de votre côté en étant franc dans vos réponses. Vous prendrez ainsi mieux conscience de vos besoins et pourrez vous affirmer plus justement.
- Si les questions doivent être intelligentes, les réponses doivent être claires et vraies.
- Qui pensez-vous duper en omettant de dire quelque chose ou en occultant une vérité, si ce n’est vous-même ?
- La fuite n’est qu’une solution temporaire.
- Prenez-vous en main avant que n’arrive l’irréparable, l’événement grave.
- Jouez gagnant en reprenant espoir, en vous reconnectant à la foi en vous-même, en la réussite et au respect de vous-même.
La foi consiste à lâcher-prise, accepter de laisser de côté, pour un moment, au moins le temps de l’expérimentation, tous les doutes, et croire ! Croire en un possible et l’affirmer d’abord à vous-même et ensuite à qui de droit. Croire en des résultats possibles. Croire tout simplement et s’abandonner à l’expérience. Il sera toujours temps d’en rediscuter après. Ayez l’honnêteté de vous engager dans une vraie croyance, lâchant toutes les énergies de blocage. Qu’est-ce que vous risquez à le faire ?
Je m’accepte tel que je suis
À vous mesdames, et aussi messieurs, qui êtes pris, à cause de votre dépendance affective, dans une relation nocive, étant entre les griffes d’une ou d’un pervers narcissique, je souhaite de tout cœur que cet ouvrage vous apporte la force de pouvoir faire un pas en dehors de votre prison psychologique ou physique. Que les réflexions qui sont là, et que mes mots d’accompagnement tout au long puissent se faire la « main amicale » dont vous avez besoin pour franchir le pas et oser vous affirmer.
Sortez du silence et de l’isolement : affirmez-vous en avouant ! Sortir du silence commence par s’avouer à soi-même la situation qui est peut-être celle-ci, ou quelque chose qui y ressemble :
- Je n’ai pas d’amour pour moi ;
- Je ne me respecte pas ;
- Je donne le pouvoir sur moi entre les mains de l’autre ;
- Je n’ai pas confiance en moi ;
- Je pense que je n’ai pas de valeur ;
- Je pense que les autres sont mieux que moi et que je ne suis pas intéressant ;
- Je pense que je ne mérite pas ;
- La situation que je vis est anormale ;
- Ce que j’accepte de l’autre est anormal ;
- Ce que l’on exige de moi est anormal ;
- Le fait de m’isoler de ma famille, de mes amis est anormal ;
- Le fait que je contrôle tout est anormal ;
- Le fait de poser mon regard systématiquement sur le négatif est anormal ;
- J’ai peur de la solitude ;
- J’ai peur de l’abandon ;
- J’ai peur de ne pas être aimé ;
- J’ai besoin de plaire ;
- J’ai besoin d’être choisi ;
- J’ai besoin d’être rassuré ;
- Je suis sensible au regard des autres et ce qu’ils pensent de moi ;
- Je me suis oublié (projets, valeurs, rêves, personnalité) ;
- J’ai perdu la joie de vivre ;
- Je m’efface pour laisser toute la place à l’autre ;
- Je n’ai plus d’énergie ;
- Je ne vis plus le dévouement. Je vis le sacrifice ;
- Je vis à travers l’autre, ou les autres ;
- J’ai peur de m’affirmer ;
- Je me sens en insécurité ;
- J’ai besoin de contact constant (téléphone, présence, réseaux sociaux) ;
- J’ai peur de me retrouver seul ;
- Je ressens un immense vide sans me l’expliquer ;
- Si je suis seul, j’angoisse ou je panique ;
- Je souffre d’insomnie ;
- Mon appétit est déréglé (soit augmente, soit diminue) ;
- Je me sens triste ;
- Je me sens impuissant face à la situation ;
- Je sais que je manipule pour éviter mes peurs ou pour avoir de l’amour ;
- J’ai du mal à prendre des décisions ;
- Je monte des stratégies de défense ou d’attaque ;
- Je cherche du soutien et de l’appui ;
- Je pense que les choses vont s’améliorer. Je suis dans le déni ;
Poursuivez et continuez de vous regarder avec honnêteté. Demandez-vous depuis quand vous êtes dans cette situation ? Pensez-vous réellement que les choses vont s’améliorer en gardant les mêmes pensées, schémas et comportements ? Que voulez-vous, maintenant ? Que pouvez-vous affirmer par rapport à votre capacité à rester seul et donc vos besoins réels ?
Je reste objectif
Attention aux illusions qui risqueraient de tronquer vos besoins. Par exemple, l’arrivée d’internet, des réseaux sociaux et la pression sociale atténuent artificiellement la sensation de solitude et la peur du vide. Vous pensez être armé contre la solitude et que celle-ci ne vous gêne en rien, que vous êtes capable de vivre en toute autonomie ? Faites le test de rester loin, ne serait-ce qu’une journée, une nuit détachée de votre smartphone, tablette, ordinateur ou téléviseur. Combien de temps êtes-vous capable de rester dans le silence, vous avec vous-même ? Seul physiquement et seul sans média ?
Nous avons tous besoin de l’autre, ou des autres, et besoin d’attention et d’affection. Nous avons tous besoin de reconnaissance et de sécurité. Ce sont des besoins essentiels de base. Mais il y a une différence entre le fait d’être dépendant des autres pour assurer sa propre survie, et avoir plaisir d’être au contact avec les autres.
Si vous avez la sensation de rechercher le contact avec l’autre comme un affamé qui cherche de la nourriture, et que vous ressentez en vous une sensation d’angoisse, de panique ou de nervosité à l’idée d’être seul. Faites-vous aider.
Du besoin normal d’être entouré et d’avoir une vie sociale et une vie sentimentale, au besoin compulsif généré par la dépendance affective, il n’y a parfois qu’un pas. Un déclencheur à tout cela peut être une histoire durant votre enfance ou après, qui a tout chamboulé dans votre façon d’être et de penser. Cela vous dit quelque chose ? Quel est donc cet événement à partir duquel, rien n’a plus été pareil ? Quel est ce déclencheur dans votre histoire qui vous a laissé croire que vous n’êtes pas suffisamment à la hauteur pour être une personne que l’on apprécie ?
Observez ceci : arrivé au dernier chapitre de ce livre, vous continuez à prendre conscience, à comprendre et observer de votre histoire et de votre fonctionnement. Le processus est long si bien qu’à certains moments vous aurez la sensation d’avancer et de reculer en même temps. Tout cela est normal. Et il s’agit que d’une perception, car faire quelques pas en arrière pour aller comprendre une situation qui jusque-là n’était pas abordable est en finalité un grand pas en avant de fait ! L’important dans ces va-et-vient est de mieux se comprendre et d’identifier ses besoins et de pouvoir les exprimer.
J’ose !
Quand le besoin affectif génère des besoins irréalistes (exprimés ou pas), et des attentes implicites inadaptées, la réalité des relations ne peut qu’être frustrante à vos yeux. Il n’existe alors aucune réalité pour un terrain de satisfaction. Osez vous l’avouer, l’avouer à l’autre (hors système toxique bien sûr, sinon vous risqueriez de vous mettre en danger), osez l’avouer à une personne extérieure.
Quand il existe une incapacité à se séparer d’une relation toxique, destructrice ou violente, c’est que la dépendance affective a peut-être basculé vers un degré pathologique. Et je ne parle pas uniquement de la vie sentimentale, mais aussi des relations amicales, familiales, professionnelles. Avouez-le. Reconnaissez-le. Demandez de l’aide.
La peur de la solitude pousse souvent le dépendant affectif à construire de façon irréelle et tronquée, un entourage : un faux esprit de famille, un faux esprit d’équipe, un faux esprit de couple. C’est l’incapacité à tolérer le vide, la frustration, le manque, qui pousse le dépendant affectif au réseautage et à l’amitié amoureuse virtuelle. Même en étant virtuellement et artificiellement entouré, le dépendant affectif, n’a en réalité, jamais été aussi seul. Il ne cherche qu’à plaire sur la toile, pour quémander un peu d’attention, de reconnaissance et d’amour. Il rentre ainsi dans un système addictif dans lequel peu à peu, il perd pied, équilibre et contrôle.
Sortez de votre bulle, prenez-vous VOUS-MÊME par le bras, tenez-vous la main, et travaillez sur vous pour sortir enfin de la souffrance liée à la dépendance affective. Et si l’aide et l’accompagnement au travers de mes mots et de cet ouvrage ne suffisent pas, je vous encourage avec insistance à aller encore plus loin : faites-vous aider. Osez dire. Osez demander. Osez avouer. Osez exprimer vos besoins. Osez poser vos limites et les limites respectueuses que vous exigez des autres vis-à-vis de vous.
Le jour où vous aurez franchi le cap de l’autonomie affective et émotionnelle, vous parviendrez à :
- Exprimer vos besoins ;
- Informer et non demander l’autorisation ;
- Dire non quand cela est mieux pour vous ;
- Dire oui quand cela est mieux pour vous ;
- Fixer des limites de respect (me respecter, me faire respecter) ;
- Choisir et décider selon la personne que vous êtes et ce qui est bien pour votre équilibre ;
- Recadrer si nécessaire, avec confiance et calme.
© Extrait du #livre de Geneviève Krebs, “Dépendance affective : six étapes pour se prendre en mains et agir”, #bestseller paru chez Eyrolles.