donner recevoir

Donner, recevoir, et savoir demander

Il existe cet adage connu de la plupart des gens qui dit que pour
recevoir, il faut savoir donner. Dans cette idée, c’est le principe de la circulation d’énergie qui est évoqué, tout comme nous avons l’idée de faire du vide pour accueillir du nouveau dans sa vie, est émise.

Certaines personnes restent pourtant bloquées par rapport à cette expression qui pour elles, est malsaine. Pour elles, cela impliquerait alors, que lorsqu’elles donnent, existerait une pensée de recevoir en retour et donc une forme d’influence, voire de manipulation. Processus qui est vrai pour les dépendants affectifs qui, par exemple, donnent, font pour les autres, dans l’attente d’un retour affectif, de présence, de considération ou de reconnaissance.

Evidemment, nous abordons ici le principe de donner pour son coté plaisant et la satisfaction de pouvoir aider l’autre. Aider l’autre ne sous-entend pas forcément « prêter ou donner de l’argent ».  Cela peut être de la disponibilité, de l’écoute, un partage d’expérience, etc. Détachez-vous au mieux, et si vous le pouvez, de l’attente lorsque vous donnez. Détachez-vous également de la dette que vous créez en donnant trop.

Moi et donner

Donner comme nous l’avons vu est un acte d’amour, d’amitié, d’appréciation pour l’autre. Un cadeau de la vie dont il ne faut rien attendre en retour. Trop donner, en revanche, c’est créer d’un coté un déficit et de l’autre, une dette. A force de trop donner, celui qui reçoit ce trop de générosité, ne sait plus comment être dans la reconnaissance. Cette immense générosité (en actes, intentions ou biens), déséquilibre la relation, et souvent c’est celui qui reçoit (trop) qui sabote le lien entre les deux personnes.

L’effet pervers du trop donner peut également générer une attente de retour en cas de besoin. Un retour tout naturellement attendu. Eh bien non, cela n’est pas une évidence ni une obligation. Cela est simplement un plaisir apprécié si cela se fait ainsi.

A chacun la responsabilité aussi de savoir demander lorsqu’un besoin se fait sentir. En demandant, vous allez faire avancer ce qui vous tient à cœur. En attendant, vous risquez de patienter longtemps… et générer de la déception et de la frustration.

Moi et recevoir

Certaines personnes n’ont aucune difficulté à donner mais se sentent gênée lorsqu’il est question de recevoir ne serait-ce qu’un cadeau ou un compliment. Elles disent alors un timide « merci » du bout des lèvres ou restent bouche bée.

Plusieurs raisons sont à l’origine de ce mal-être. Souvent des peurs subconscientes comme la peur de devoir quelque chose à l’autre, la peur d’être manipulé, et que le cadeau soit là par intérêt ou pour aboutir à un but précis. Ces personnes fonctionnent avec les croyances que « rien n’est gratuit », « il faut se méfier des gens trop généreux », « gentil n’a qu’un œil », « ça cache quoi ? », etc. Ce fonctionnement un peu paranoïa prend en général place dès l’enfance par modélisation des pensées et craintes des parents : « n’accepte rien de personne, ni même des bonbons de quelqu’un qu’on connait ».

Chez d’autres personnes, la situation est encore plus grave. Elles ont un problème de mauvaise estime d’elle-même, pensant qu’elles ne méritent aucune gratification car cherchant à tout prix la perfection, rien chez elles ne méritent récompense,  ou que recevoir nécessite en retour de devoir ouvrir son intimité, ne serait-ce que dévoiler des émotions comme la joie, l’ouverture, le plaisir. Elles pensent aussi qu’en recevant un cadeau, l’autre attendra encore davantage que le premier service rendu.

Enfin, existent aussi les gens qui sont incapables de ressentir quoi que ce soit lorsqu’un cadeau, un compliment, ou quoi que ce soit comme reconnaissance arrive à eux. Souvent, à l’enfance, ces personnes ont été trop gâtées et n’ont que très peu été frustrées. Tout leur parait normal et du coup, aucun geste venant de l’autre n’est relevé ni apprécié. Ces personnes-là ont la plupart du temps une tendance narcissique. Elles estiment être à l’origine du plus beau cadeau qui soit, c’est-à-dire : elles ! La vantardise reste leur sport favori.

Auto-évaluation donner/recevoir

Si vous êtes de ceux qui ont une difficulté à donner ou recevoir. Faites le point pour bien comprendre la situation. Identifiez tout d’abord les situations que vous avez gardées en mémoire, où il vous a été très difficile de donner… et recevoir. Prenez votre cahier et notez les contextes précis. Prenez ensuite du recul, et auto-analysez votre situation psychologique et comportementale.

Que pouvez-vous faire pour améliorer cet état ?

Difficulté à donner Difficulté à recevoir
Inscrivez au km les histoires liées à « donner » qui vous ont le plus marquées. Inscrivez au km les histoires liées à « recevoir » qui vous ont le plus marquées.

Au besoin, si vous sentez que derrière tout cela, se cache un traumatisme et blocage profond… faites-vous aider d’un professionnel, pour que puisse circuler librement en vous et tout autour de vous, l’énergie naturelle de donner et recevoir.

Quelques échanges à ce propos avec Marc Grandmontagne dans la Vie en Bleu sur France Bleu Lorraine Nord... Bon moment de convivialité.

Savoir demander

Apprenez aussi à demander pour éviter de rester dans une attente sans fin. Où en êtes-vous avec le fait de « demander » ?

Action de “demander”
Difficile pour moi Trop facile pour moi
Notez ici les anecdotes les plus pesantes Notez ici les anecdotes les plus pesantes

Difficile ou trop facile, les deux cas sont gênants.

Celui qui éprouve de la difficulté à demander s’enferme dans une frustration, attendant sans cesse que les autres apportent réponses à leur besoin, naturellement et avec empathie. Celui qui demande trop facilement a une démarche pesante, intrusive, abusée. Il demande trop.

Si vous êtes dans un cas ou l’autre, sachez doser et équilibrer l’acte de demander. Si vous n’osez jamais demander, commencez par faire de simples et petites demandes, et observez ce qu’il se passe. Si vous demandez abusivement, avant de le faire, posez-vous la question de savoir comment vous pouvez vous-même répondre à votre besoin, sans l’intervention d’une tierce personne.

©Geneviève Krebs, psychopraticienne, coach et auteur de “Dépendance affective : six étapes pour se prendre en main et agir”, paru aussi chez Eyrolles.

Pour aller plus loin et sortir de vos schémas, découvrez le livre “Dépendance affective”.

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