La communication est l’art de toutes les avancées ou la cause de bien des maux en entreprise. S’il est possible de tout dire, la forme, le moment, l’attitude et l’intention sont les ingrédients qui font que votre message soit acceptable, constructif, ou pas.
S’exprimer, oui ! Réfléchir à la bonne façon de le faire, oui aussi !
Savoir s’affirmer au cours d’un projet ou lorsqu’il s’agit de soi, demande diplomatie et tact. Tout ne dépend pas de soi, mais ce qui est certain, c’est qu’une relation froissée avec son supérieur hiérarchique n’est pas la meilleure condition pour se sentir bien au travail et faire avancer ce qui à l’origine méritait d’être discuté. Il m’arrive de rencontrer des contextes relationnels délicats dans des entreprises qui ont tout pour réussir : les idées sont là, les moyens pour les réaliser également. Les compétences et talents sont réunis ; La performance, l’efficacité et l’efficience sont maîtrisées ; Mais seulement voilà…, certaines réflexions restent ancrées dans les mémoires et sabotent l’ambiance, quand ce n’est pas en final, le projet ou l’entreprise !
Dans la recherche de la performance, il est de coutume de pratiquer la meilleure façon de faire pour éviter les risques, optimiser le résultat, s’ouvrir à l’amélioration, et assurer la satisfaction dans le temps. La communication est, elle aussi, un processus à maîtriser. Par moment, il est à se demander s’il ne fait pas partie des plus importants, tant derrière une problématique d’entreprise se cache trop souvent un souci de communication ou de relation.
Les risques de l’impulsivité en communication
Prendre du recul pour reconsidérer une situation est la meilleure bonne pratique qui soit. Il est souvent urgent de ne rien faire, et de ne rien dire ! Donc se retenir et maîtriser ses émotions. Réfléchir d’abord à la situation, à ses impacts, à ses origines, à ce qui dépend de soi ou pas, à ce que l’on veut, à ce qui nous motive, à ce qui nous manque, à nos besoins, à nos attentes, à nos frustrations, à nos peurs et nos buts et les résultats désirés. Bien des questions internes, de soi à soi, et dont les résultats influencent fortement ce qui peut être dit et à quel moment. Parfois se taire peut aussi être le meilleur chemin pour communiquer.
Une fois que je sais ce que je veux dire, le “comment le dire” a tout autant d’importance. Il serait dommage d’avoir pris tout ce recul pour grandir dans sa réflexion, avoir bien compris les tenants et les aboutissants, et regretter amèrement de ne pas avoir su mettre les formes et la bienveillance nécessaires à une démarche d’écoute, d’échange et de construction.
“Faire comme si” est une bonne stratégie. Imaginer en amont avec ce que nous connaissons de la personne, ses réactions possibles est une démarche responsable et professionnelle.
S’abstenir de dire
Certaines personnes s’imaginent qu’à partir du moment où leur attitude est correcte et leur langage également, peu importe ce qui est dit, car tout peut être dit ! L’important pour elles étant de rester le plus authentique et honnête possible, et de ne pas se renier. Ici, je viens vous parler dans cet article, du chemin à emprunter pour assurer un meilleur résultat. Un chemin qui soit en respect de vous-même et en respect de votre interlocuteur. Se respecter soi-même c’est s’affirmer, donc prendre en compte ses besoins et ses émotions. Respecter l’autre, c’est le considérer également dans ses besoins et dans l’impact que peut avoir “ce que l’on dit et comment on le dit” sur lui, au niveau émotionnel. Le piège se trouve la plupart du temps dans les phrases toutes faites lancées sans contexte, ou l’utilisation de jugements, comme par exemple :
– “Vous êtes dans l’erreur. Je vous dis que vous vous trompez !” (C’est peut-être le cas, mais à dire différemment et en donnant du sens à ce que vous pensez.)
– “Je ne me sens pas visé” (Peut être considéré comme une effronterie)
– “Je ne peux pas” ou “Je ne veux pas” ou un “NON” sans contexte et explications peut être considéré comme un manque de motivation ou une attitude de blocage volontaire.
– “Je n’ai pas été embauché pour ça” ou “Ca ne fait pas partie de mon job” (Aucun poste n’est figé à partir du moment où les contextes et les compétences évoluent)
-“Je ne veux pas travailler comme ça ou avec untel” (Vous parlez de ce que vous ne voulez pas mais pas de ce que vous voulez. Vous montrez de vous une incapacité au changement et à l’adaptation)
-“Je ne sais pas” (Une fois oui, mais un “je ne sais pas” répété n’est pas très utile pour une entreprise)
-“On peut essayer”, “Faut voir” (donne la sensation de ne pas croire en la réussite et viabilité du projet)
-“Avant que vous n’arriviez, ça fonctionnait aussi” (Là, c’est un rejet et une provocation)
-“C’est pas ce qu’on m’a dit” (Peut-être pris pour de la manipulation)
-“C’est pas de ma faute” (Réponse qui peut être considérée comme enfantine)
-“Qu’est-ce que j’ai à y gagner ?” (Signe d’un manque d’implication et d’appartenance.)
-“Ailleurs, on faisait ça comme ça et ça fonctionnait bien” (Signe de fermeture)
-“Si c’est comme ça, je pars” (Provoque et chantage)
-“Et je suppose que vous …” (Ironie mal placée)
-“C’est impossible” dit sans explication. (Donne un signe de mauvaise volonté ou de blocage recherché)
Et plus généralement toutes les remarques du type “jugement”, c’est à dire :
-“C’est pas ceci, pas assez cela, trop ci, trop ça”… donnent la sensation d’une critique sans fondement et laisse un goût négatif.
Une bonne pratique en communication
S’appuyer sur des faits qui ne se discutent pas permet de faire comprendre le contexte à propos duquel nous avons besoin de nous exprimer.
Continuer en exprimant ce que cela nous fait en terme d’émotions, de craintes, d’interrogations, de besoins, ne peut pas être discuté non plus. Cela dépend de soi.
Poser l’essentiel de ce que l’on a à dire se fait ensuite par une question qui permet d’ouvrir un nouveau champ de perception et une reconsidération de la situation par notre interlocuteur. La communication utile qui fait avancer passe souvent par une question. La question n’est-elle pas le meilleur chemin pour mieux comprendre l’autre et la situation ?
Ce principe de communication reste simple : Rappeler les faits – Dire ce que ça me fait – Poser des questions pour mieux comprendre, et ouvrir vers un changement qui peut être une entente, un compromis, dans tous les cas une nouvelle décision.
Tout comme en sport ou dans n’importe quel autre domaine dans lequel nous voulons nous améliorer voire exceller, la pratique et l’entrainement restent les meilleurs moyens pour réussir.
Bonne communication !
Geneviève Krebs, copyright 2017
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