C’est en général le rituel du début d’année, le souhait formulé à soi-même. On le lance à la cantonade aussi bien pour se convaincre que se défier un verre à la main. On se le murmure en secret, croyant aux vertus de la parole magique. Puis, le plus souvent, on oublie et on se dit que l’an prochain, on ne nous y reprendra plus. Ridicule, la bonne résolution ? « Importante, au contraire », rectifie Geneviève Krebs, psychothérapeute à Metz, coach de résolution de problèmes.

« Dès qu’une personne lance son souhait et affirme la volonté d’agir, c’est que le besoin est là. » Vouloir se remettre au sport, arrêter de fumer, maigrir, consacrer plus de temps à ses enfants ou trouver l’âme sœur, etc. n’auraient donc rien de la parole en l’air. « C’est l’expression d’un manque, d’un rêve, d’une souffrance parfois », décrypte Geneviève Krebs. « En consultation, en début d’année, beaucoup exposent leurs désirs et envies profondes. Mais après avoir été énoncée, la bonne résolution doit se travailler. La pensée doit se transformer en mécanique d’objectifs. »

De la résolution à l’objectif

Nous voilà de plain-pied dans le travail sur soi. Moins drôle, mais plus efficace. « On doit avoir conscience de ce qu’on demande et comment on le demande. Quels sont les moyens dont on dispose pour y arriver ? Il faut aussi s’interroger sur les éventuelles conséquences d’un échec et comprendre ce qui est venu freiner le vœu. Si la personne a tenté plusieurs fois sans jamais réussir durablement, c’est que quelque chose coince. »

À chacun ses méthodes. « L’annoncer, c’est souvent se donner de meilleures chances. Pour certains, le regard des autres a beaucoup d’importance. Les témoins deviennent vecteurs de réussite. » Pour d’autres, le vœu demeure intime. « Ce qui trahit une souffrance. »

Mais après l’annonce, vient le temps de la méthode. L’objectif devient la suite logique de la bonne résolution. « Si je veux que la résolution se concrétise, je dois réfléchir à la façon de faire pour que ça devienne un objectif », conseille Geneviève Krebs. « Déjà, il faut formuler de façon à ce que son cerveau accepte le challenge. » Par exemple, le cerveau n’aime pas le mot « arrêter ». « Le cerveau est programmé comme un ordinateur. S’il arrête une chose, il fera quoi à la place ? Pour quelles raisons il arrête ? Arrêter de… n’est pas un objectif. »

Tout comme se remettre au sport, un objectif santé et bien-être généralement, mais plus intimement lié à l’image et la confiance en soi. « Il faut savoir être précis, donner plusieurs strates de l’objectif à son cerveau. Mais attention à la façon dont on le formule. »

Et ne pas culpabiliser de ne penser qu’à soi dans ce jeu des résolutions. « Un objectif dépend à 100 % de soi. S’il concerne quelqu’un d’autre, on entre dans la négociation et ce n’est plus le même processus. » ”

Geneviève Krebs interviewée ici par Laurence Schmitt, journaliste, et auteur de cet article pour L’Est-Républicain et Républicain Lorrain.

Parution le 2 janvier 2018. Lire l’article entier sur le journal

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Et pour aller plus loin dans la réflexion, nous vous suggérons la lecture de “Et si tout me réussissait” de Geneviève Krebs paru chez Eyrolles.

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