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Et si j’étais une proie pour le manipulateur

Si cette mauvaise expérience d’être une proie pour un manipulateur est en train de vous arriver c’est que vous faites partie des profils qui attirent les manipulateurs. Quelque chose en vous laisse penser au manipulateur qu’il peut transgresser les limites et faire de vous son objet pour atteindre ses objectifs.

La culpabilité est une faille visible

La culpabilité visible ou facilement détectable est la première porte que le manipulateur peut voir chez une personne et c’est celle qui l’intéresse au plus haut point, car elle fonctionne presqu’à chaque fois si la victime n’est pas attentive et consciente de son histoire et son fonctionnement. Ce sont les personnes qui sont encore attachées à leur passé, à des peurs et des regrets. Celles qui n’ont pas pris conscience des fondements de leur culpabilité et qui ne savent pas ni gérer, ni déjouer le processus.

Une sentence régulièrement réactivée

À chaque fois, dans le présent, lorsqu’une situation similaire ou qui se rapproche à celle qui a été vécue par le passé (berceau du déclencheur de la culpabilité), se rejoue, c’est le même juge interne qui rappelle la sentence. Bien souvent celle-ci est là pour empêcher le plaisir (« tu ne le mérites pas »), la réussite (« de toute façon pas atteignable pour une personne comme toi. Tu n’y arriveras pas ! »), la reconnaissance (« qui voudrait te remarquer ? et pourquoi ? »), etc.

Le manipulateur a l’oeil aiguisé et le flair pour sa proie

Ce manque de confiance et d’estime de soi qui découle d’un fort sentiment de culpabilité est rapidement visible à l’œil avisé du manipulateur. Et même si vous avez l’impression de bien cacher tout ce que vous vivez à l’intérieur de vous, vos traumatismes et tout ce qui enracine vos culpabilités, le manipulateur sait le détecter, au travers de votre attitude, votre regard, vos silences, vos hésitations, vos réactions émotives, etc.

L’expérience passée induit croyances et comportements

L’expérience du passé qui a été le déclencheur de la culpabilité que vous ressentez, continue à oeuvrer au présent, de par les pensées et croyances inconscientes, qui elles-mêmes vous poussent à agir d’une façon à réactiver l’expérience passée. Et à partir de là, c’est un cercle vicieux qui se joue, car d’expérience en expérience, la culpabilité est réactivée, et avec elle, la punition que l’on se fait, aussi.

Voici quelques exemples pour illustrer ce système :

Expérience passée :
niche de la culpabilité
Expérience présente :
réactivation de la culpabilité
Croyances inconscientes
J’ai renie les miens
Enfant, j’ai été heureux alors que maman était dépressive.  Si quelqu’un sympathise avec moi, je me sens mal à l’aise en voyant que mon collègue ou mon compagnon le vit mal. Je ne pense qu’à moi

Je ne suis pas un ami fiable

Je suis un fardeau
J’ai échoué à l’école et cela a été la honte de mes parents. J’ai commis des fautes graves qui ont été relevées et ont généré des problèmes pour les personnes qui m’entourent. Il ne fait pas bon être avec moi.

Je porte la poisse !

Je vole l’amitié ou la faveur des autres
J’ai été l’enfant préféré de mon père. Ma sœur en a souffert. L’entreprise m’a choisi pour suivre une formation qualifiante, alors qu’un collègue visait ce poste. À cause de moi, les autres se sentent en échec.

Je culpabilise de ressentir du plaisir quand d’autres sont déçus.

J’abandonne les miens
Lorsque j’ai quitté la maison, mes parents m’en ont beaucoup voulu. Ils voulaient que je reste et m’occupe d’eux comme ils se sont occupés de moi. Je suis auditeur interne et je dois auditer le directeur qui m’a ouvert la porte à ce métier. Je découvre de la fraude et me sens mal à l’aise de devoir la dévoiler. Je suis dans l’ambivalence de le faire. Je finis par en faire le cœur de mon rapport d’audit. Je pense qu’on ne peut pas compter sur moi.

Je pense que je ne suis pas reconnaissant.

Je pense que je suis un traître.

Je trahis mes proches
À la disparition de mon père, j’avais 19 ans, et ma famille m’a confié l’entreprise à gérer. Je n’ai pas réussi à le faire. J’ai pris de mauvaises décisions et l’entreprise a fermé ses portes. On me demande de porter un projet et que sa finalité soit une réussite. In fine le projet, tel qu’il est mené démontre des risques pour les personnes concernées et, est reconnu comme un échec. Je déçois les gens qui comptent sur moi.

Une critique c’est négatif. C’est un échec.

Je suis imparfait et incapable.

Je suis mauvais
Enfant, à l’école, je n’ai pas su réciter un texte pourtant appris. J’ai eu une mauvaise note et mes parents m’ont puni sévèrement. Lorsque mon manager vient me voir, je suis incapable de lui parler franchement de ce qui m’embête au quotidien, de ce qui n’est pas efficace. J’ai peur qu’il pense que c’est à cause de moi et que des sanctions tombent.  Les autres ont raison, je ne suis pas capable.

Je ne suis pas spécialiste même si j’ai de l’expérience.

Faire une erreur suppose d’être puni.

© Geneviève Krebs, psychopraticien et coach depuis + de 23 ans, spécialiste de l’accompagnement des personnes qui veulent sortir du trouble de la dépendance affective. Auteur d’une douzaine de livres dont 2 ont été primés à Paris. Auteur de “Dépendance affective : six étapes pour se prendre en mains et agir” et “La dépendance affective au travail”, parus chez Eyrolles.

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