Burn-out : un phénomène grandissant

“Le burn-out n’est pas un phénomène à prendre à la légère ! Cette forme d’épuisement au travail toucherait près de 4 millions de Français, selon une étude de Technologia, dévoilée en janvier 2014 par L’Express et RTL.

Le cabinet Technologia milite pour une reconnaissance par la Sécurité sociale du burn-out comme maladie professionnelle. Ce terme anglais, de plus en plus utilisé depuis une dizaine d’années, décrit un sentiment de fatigue nerveuse intense à cause de son travail. Et les Français seraient de plus en plus nombreux à être prêts à craquer, au bord de la crise de nerfs.

Plus de 13% des Français interrogés lors de ce sondage ont déclaré être « soumis à un travail excessif et compulsif ». Les personnes les plus à risques seraient les agriculteurs et les cadres. « Nous voyons souvent des cadres qui arrivent dans un état de santé déplorable. Ils ont du mal à se lever, ils vont au travail sans énergie (…). Ils se rendent compte que leur travail n’est pas reconnu. Généralement, c’est une réflexion de la direction [qui est en cause] (…). À ce moment-là, ils basculent dans le burnout ».

Pour Technologia, les entreprises devraient proposer une meilleure prise en charge de leurs employés. Ce cabinet de prévention souhaite aussi qu’elles soient condamnées lorsqu’il y a négligence envers les employés.”

LaDépêche.fr, publication du 22/01/2014

 

« 3 millions de français seraient touchés par le burn-out » (épuisement professionnel). C’est effrayant ! Ce n’est pas tant le nombre d’heures travaillées en entreprise qui est selon moi la cause initiale. Il y a un siècle, les gens travaillaient encore davantage qu’aujourd’hui. C’est cette tendance depuis l’arrivée d’Internet, du Smartphone à devoir être disponible à tout moment, à devoir répondre sur le champ, à devoir rester connecté virtuellement à son activité et sa mission, sans relâche ni le soir, ni le week-end, ni durant les vacances pour certains. Une activité professionnelle qui prend donc le dessus sur tous les autres domaines de la vie en perdant tout contrôle d’équilibre entre eux.  La perte de sens de ce qui est demandé, et surtout l’état d’esprit et l’ambiance dans lesquels vivent les relations interpersonnelles dans l’entreprise sont d’autres véritables raisons que je vois se dessiner en trame de fond de ce fléau. S’ajoutent à cela, la crise économique que nous vivons en Europe et particulièrement en France, alors que d’autres pays commencent à voir l’horizon s’éclaircir. Une ambiance dépressive se ressent un peu partout dans la rue et les entreprises. Cette situation augmente le nombre d’états de précarité, y compris dans les foyers de travailleurs. Enfin, la relation de plus en plus perverse qui se joue entre les individus, les jeux de pouvoirs hiérarchiques et qui encouragent la pression insidieuse, un rythme de travail sans fin, l’incohérence dans les demandes, et autres tentatives pour mener à bout l’individu.

L’épuisement professionnel (burn-out) est similaire à ce que l’on nomme épuisement émotionnel. Lorsqu’une personne se trouve prise dans ce tourbillon, elle est totalement déconnectée de ses émotions, avec une incapacité à ressentir ni sentiment, ni émotion. Son état est tel qu’elle est comme détachée d’elle-même cherchant même à fuir toute lucidité et tentative pour un mieux. Tout devient insurmontable. La fuite par réaction et par instinct de survie est la clé pour l’individu en burnout. La déconnection du monde et des projets est là pour une durée indéterminée. La personne a besoin d’être aidée.

A force de déclencheurs d’émotions fortes et de stress nocif permanent, la personne en épuisement professionnel ne parvient plus à s’intégrer et comprendre son environnement, son entourage professionnel (et parfois personnel). Il lui faut faire des efforts considérables pour sortir de son monde protégé. Par instinct de survie, la personne a coupé en elle toute projection de sa mission, de ses objectifs, de ses buts et projets. Même la notion du temps, lui échappe parfois.

Il est l’heure d’agir pour freiner ce fléau et rendre à nouveau les rythmes et ambiances de travail plus humains. Et s’il est difficilement possible d’agir sur la mondialisation des échanges économiques ou la spirale de la recherche permanente d’un meilleur rendement, il est encore possible d’agir au niveau humain. Que chacun puisse acter sur ce qu’il vit, et avoir un impact sur son environnement proche.

Copyright Geneviève Krebs 2014

A lire : l’ouvrage “Management des émotions : l’impact sur la performance et le bien-être”.

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